Les ressources marines,une réelle richesse pour la Normandie

Fidèle à son projet éditorial, notre revue Études normandes change radicalement de sujet dans ce numéro. Après les forêts, c’est au tour des ressources marines de retenir notre attention.

Avec ses 630 km de linéaire côtier aux reliefs variés, la Normandie ne manque pas de potentialités. L’histoire de la pêche normande est passionnante, avec notamment les célèbres terre-neuvas, qui ont longtemps animé les ports de Granville, du Havre et de Fécamp, avant que la surpêche de la morue ne sonne le glas de cette tradition. Vue de la mer, la Normandie doit encore affronter de délicats problèmes de partage des ressources avec les États voisins, la Grande-Bretagne mais aussi les îles Anglo-Normandes, problèmes aggravés par le Brexit.

Les performances économiques sont réelles puisque la pêche normande est la deuxième en France après la Bretagne, avec le produit phare de la coquille Saint-Jacques. Encore plus spectaculaire est la réussite de la conchyliculture, alors qu’en 1970 cette activité était encore très marginale. Aujourd’hui, on ne sait pas assez que la Normandie est la première région de France pour la production d’huîtres et de moules, qui bénéficient maintenant de labels permettant de mieux les valoriser.

Une nouvelle ressource pointe aujourd’hui avec les projets d’éoliennes offshore et même d’hydroliennes pour la production d’électricité. Là encore, la Normandie est au premier plan national avec cinq projets.

Pour coordonner ce dossier, Philippe Simon présentait toutes les qualités nécessaires. Ancien journaliste à l’hebdomadaire Le Marin (groupe Ouest-France) puis rédacteur en chef de L’ostréiculteur français (devenu Cultures marines), auteur de nombreux livres, il dispose d’une connaissance très vive de ces mondes souvent méconnus du grand public. Qu’il soit remercié pour ce fort investissement dans ce numéro, sans oublier d’y associer Gaëtan Laziou, doctorant en géographie à l’université de Rouen, qui a réalisé les belles cartes de ce dossier.

Les articles de la rubrique Regards variés font une place importante aux aléas climatiques avec une approche historique décrivant l’hiver exceptionnellement froid de 1709 à Rouen, dans le cadre de ce qu’on a pu appeler le « petit âge glaciaire », étudié par l’historien d’origine normande Emmanuel Le Roy Ladurie, disparu en novembre dernier, et une approche agronomique avec le changement climatique actuel observé depuis le jardin d’un particulier.

Pour terminer cet éditorial, signalons la signature récente d’une convention entre l’association Études normandes et l’université de Rouen Normandie. En échange d’un soutien financier, notre revue ouvrira ses colonnes à des textes de jeunes chercheurs de l’université. On ne peut que se réjouir de ce partenariat.

Bonne lecture !

Pour le comité de rédaction,
Gérard GRANIER, président d’Études normandes

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