Études normandes participe à la célébration des 80 ans du Débarquement

Quatre-vingts ans déjà… Du grand événement qu’on va rituellement célébrer sur les rivages normands, les survivants et même les témoins se font aujourd’hui de plus en plus rares. En subsistent pourtant maintes traces matérielles conservées in situ ou dans des musées locaux, qui méritent l’attention et justifient ce numéro spécial, contribution d’Études normandes à ce 80e anniversaire.

Dirigé par Jean-Luc Leleu (historien au CNRS, université de Caen) qui, d’emblée, nous invite à un regard plus distancié sur ce Débarquement très spectaculaire à coup sûr, mais à resituer dans un plus vaste ensemble d’opérations militaires, ce numéro fait largement appel aux archéologues normands, les plus à même d’inventorier et de décrire des vestiges désormais reconnus comme un patrimoine à protéger, des restes du port artificiel d’Arromanches aux nombreux bunkers du « mur de l’Atlantique », en passant par les fonds sous-marins où gisent encore tanks et épaves diverses. Des articles plus localisés nous font découvrir le bastion fortifié que constituait la Hague, les carrières souterraines de Caen où de nombreux civils se réfugièrent, cherchant à échapper aux bombardements, ou encore les traces de l’occupation allemande et des combats que reflète une vision laser du sol très bouleversé de la forêt des Andaines.

L’objectif de ce numéro n’est pas, on le voit, de raconter une fois de plus le Débarquement, et encore moins la dure bataille de Normandie qui lui fit suite pendant tout l’été 1944. En centrant l’étude sur ses traces visibles, il n’oublie pas les impressionnants cimetières militaires mais présente plus en détail les multiples musées qui lui sont consacrés sur place, riches de toutes sortes d’armes et autres souvenirs du 6 Juin. Place est faite pour conclure au projet d’inscription des plages du Débarquement, exceptionnel lieu de mémoire, au patrimoine mondial de l’Unesco.

À ce dossier très neuf, largement illustré, ce numéro d’Études normandes joint, selon l’habitude, trois articles de « Regards variés » dus à des spécialistes, sur le « Grand Hiver 1709 à Rouen », sur « La Normandie balzacienne » et sur « Les 50 ans du parc naturel régional des Boucles de la Seine normande ». Ce numéro est aussi l’occasion d’inaugurer notre convention avec l’université de Rouen, qui prévoit la publication de jeunes chercheurs.

Bonne lecture !

Pour le comité de rédaction,
Jean-Pierre CHALINE, professeur émérite d’histoire, Sorbonne Université

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