Caen a 1 000 ans !

Le millénaire de Caen donne lieu en 2025 à de nombreux événements sous l’égide de la communauté urbaine de Caen la mer. Études normandes se devait d’apporter sa contribution à ces célébrations sous la forme d’un dossier qui associe l’histoire et la géographie, avec la généreuse participation d’universitaires caennais.

Mais pourquoi cette date ? Elle correspond à la première apparition du nom « Caen » dans un texte écrit. Pour autant, le site de Caen était habité bien avant. Les archéologues ont identifié de petits noyaux d’habitat préhistorique, notamment du Néolithique, ainsi qu’un modeste bourg gallo-romain, simple vicus, sans fonction politique ou administrative, peuplé avant tout d’artisans. En fait, le véritable démarrage de Caen en tant que ville coïncidera avec Guillaume le Conquérant, duc de Normandie de 1035 à 1087, qui choisit d’y faire bâtir un très vaste château et deux remarquables abbayes.

Il fallait donc bien commencer ce dossier par une présentation de ce château par son directeur actuel, Jean-Marie Levesque, assisté de deux jeunes archéologues, Bénédicte Guillot et Alban Gottfrois, qui apportent une vision nouvelle sur ces ruines. François Neveux, président de la Fédération des sociétés historiques et archéologiques de Normandie (FSHAN), apporte un éclairage sur l’Abbaye-aux-Hommes et l’Abbaye-aux-Dames ainsi que sur quelques importantes églises paroissiales du Moyen Âge. En avançant dans le temps, Étienne Faisant décrit les beaux hôtels particuliers du XVIIe et XVIIIe  siècles, caractéristiques d’une ville importante animée par une aristocratie et une bourgeoisie foncière, comme à Rouen. Pour terminer ces articles sur le patrimoine architectural, comment ne pas évoquer la Reconstruction qui a suivi les immenses dégâts de la bataille de Normandie en 1944. C’est ce que propose un spécialiste de la question, Patrice Gourbin.

L’histoire économique devait aussi trouver sa place. L’exemple de l’évolution portuaire depuis 1850, abordé par François Biquet, permet un focus sur une activité souvent méconnue à Caen. Enfin, le dossier se termine par le regard d’une équipe de géographes, Jean-Marc Fournier, Patrice Caro, Philippe Madeline et Jean-Michel Cador, qui dressent un tableau de l’organisation urbaine actuelle, complété par un historique original de la Prairie, zone humide intra-urbaine très appréciée des Caennais.

Nous formulons le vœu que ce dossier complète utilement les autres publications prévues à l’occasion de ce millénaire.

Pour le comité de rédaction,
Gérard GRANIER, président de l’association Études normandes

Nouveau numéro