« Tous en Seine »
Sous ce titre volontariste se cache un colloque qui fut organisé, en février 2024, par l’Académie des sciences, belles-lettres et arts de Rouen. Les intervenants furent majoritairement des membres de cette institution.
Avec l’accord préalable du bureau de l’académie, ce dossier reprend, sous une forme raccourcie mais très illustrée, les communications du colloque, à une exception près. Le conférencier qui devait intervenir sur l’important thème de « La Seine et les peintres » ayant renoncé à la dernière minute, nous avons sollicité une jeune doctorante en histoire de l’art pour traiter, au moins partiellement, cet ample sujet. Qu’elle en soit remerciée !
Signalons aussi que les communications de la journée du 2 février, ainsi que la synthèse d’une table ronde, seront publiées sous une forme plus développée dans le Précis analytique des travaux de l’académie, à paraître avant la fin de l’année 2025.
Pourquoi la Seine ? N’est-ce pas l’un des plus beaux fleuves français qui draine toute la Haute-Normandie, qui a fixé plusieurs grandes villes comme Rouen ou Le Havre, sans parler de Paris en Île-de-France ?
Si l’on s’attarde quelque peu sur les contenus de ces articles, on peut les regrouper en plusieurs catégories. Jérôme Chaïb, naturaliste et historien, propose un survol de l’évolution à la fois géologique et historique de notre grand fleuve. L’approche artistique permet de découvrir des écrivains (Sonia Anton), des peintres (Noémie Picard) et des musiciens (Pierre-Albert Castanet). Cette trilogie ouvre vers des thématiques trop souvent oubliées. Le volet économique fait l’objet d’une analyse très fine des aménagements de la Seine pour la rendre plus navigable, depuis le milieu du xixe siècle jusqu’à nos jours. Entre Rouen et la mer, on a assisté à une véritable « artificialisation » du cours d’eau. C’est ce que montre René Genevois, qui fut longtemps directeur du port de Rouen. Dans un registre proche, Cédric Fisson, du groupement d’intérêt public (GIP) Seine-Aval, décrit l’état actuel de l’estuaire et les efforts mis en œuvre pour l’améliorer. Enfin, les géographes Arnaud Brennetot et Nathan Gouin portent un regard critique sur soixante ans d’aménagement de l’Axe Seine, dont les résultats n’ont pas toujours été à la hauteur des espérances.
L’Académie des sciences, belles-lettres et arts de Rouen et l’association Études normandes se réjouissent de proposer aux lecteurs de cette revue ce riche dossier « Tous en Seine », résultant de leur fructueuse collaboration.
Gérard GRANIER, président de l’association Études normandes,
et Pierre-Bruno RUFFINI, président de l’Académie des sciences,
belles-lettres et arts de Rouen en 2023-2024